En sortant du métro ça m’a repris, j’avais beau renifler et cracher j’arrivais pas à m’enlever ce goût de la bouche, ça restait et ça envahissait tout. J’étais là comme un con à faire de plus en plus de salive comme un putain de St Bernard. Je me suis dit qu’en buvant une bière ça passerait peut-être. J’ai fouillé dans mes poches et j’ai pas réussi à ressortir plus qu’un coca en pièces de 20 cents. Dégoûté, j’ai collé mon dos contre un mur humide de la pluie précédente. Malgré mon manteau ça m’a donné un frisson. Je me suis résigné et j’ai pausé mon cul sur le bitume encore plus trempé. J’ai commencé à sucer ma propre langue et je me suis mis à reluquer les nanas qui passaient par là.
La plupart des galériens comme moi, quand ils regardent passer les gonzesses ils tentent des trucs, des phrases nases. Ils savent très bien que ça donnera rien, surtout qu’en général c’est sur des meufs trop classes qu’ils tentent, mais au moins y’a une petite chance qu’elles se retournent sur eux. Pour trois secondes y’aura une jolie fille qui tournera la tête dans leur direction. Moi je fais pas ça. Je me contente de regarder. C’est pas mieux j’crois. Suffit de voir quand j’arrive à accrocher le regard d’une de ces beautés. Quand elles me regardent c’est comme si elles hésitaient à courir. Elles doivent se demander pourquoi je les regarde, si je suis dérangé ou quoi. Y’en a certaines qui accélèrent et y’en a d’autres elles racontent des trucs à leur copine en se foutant de moi je suis sûr. Y’en a deux trois qui relèvent le menton comme si elle venait de se faire injecter deux litres de sang royal et encore d’autre qui font comme si elles te calculaient même pas.
En fait pour moi c’est comme aller au musée sauf que c’est gratuit et vachement plus beau qu’une vieille croûte plate à 100 000 balles. Et puis quand même ça fait travailler l’imagination. Souvent quand j’en vois arriver une très belle, je me dis que je vais trouver un compliment du tonnerre, le genre de truc qui fait qu’elle rougit ou encore mieux qu’elle s’arrête pour me dire merci et tout. Après je lui offrirai un café et elle me parlerai de ses parents qui la saoule et qu’elle veut se barrer. Et quand je sors de mon trip elle est déjà passée et de toute façon j’ai pas trouvé la réplique qui tue. Là je dis des trucs romantique mais la plupart du temps je pense à des trucs plus animal si je peux dire. Surtout que moi en plus il me faut rien pour partir en live. Le moindre bout de peau qui dépasse et j’imagine tout le reste. Même une oreille avec une belle boucle ou une épaule et je me fais un film. C’est des conneries ces histoire de fringue d’allumeuses, moi plus on en voit plus ça me casse mon délire. Je préfère imaginer. Mais moi je dois pas être normal j’crois.

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