Un cube de métal noir flotte dans le vide. Impossible de lui attribuer une taille tant on manque de points de repère. On a du mal à le distinguer au milieu de l’espace, les étoiles les plus proches qui amène un peu de lumière sont certainement déjà mortes. Il tourne doucement sur lui même sans réellement avancer, ni reculer. En s’approchant, on entend un battement de cœur sourd s’en échapper. Mais il est étouffé, feutré. le rythme est lent mais régulier. Comme une série de coup de poing sur le capot d’une voiture. Nous sommes plus près maintenant, et on distingue mieux la surface du cube. Elle est parcourue d’un réseau quasi-sanguin de nervures. Rien ne semble s’écouler en elles mais la lumière rouge-ombre qui en émane varie d’intensité à l’unisson du cœur mécanique qu’il semble contenir. Par endroit, un nœud se forme et se met à battre plus violemment. La surface se gonfle alors légèrement, et les veines qui forment ce point se tordent comme des corps aux membres liés, cherchant à fuir. Un instant, tout le cube semble vibrer de ses cancers multiples et entrer dans une crise épileptique, les battements deviennent saccadés, inconstant dans leur force. Puis tout s’arrête. Le métal semble reprendre le dessus. Le silence et une surface de nouveau lisse et noire. Lentement, le cœur repart. Cela ressemble d’abord à une hallucination auditive mais il reprend peu à peu son rythme de croisière. Les nervures se reforment elles aussi comme autant de torrents formant des rivières. Autour, il n’y a toujours rien.

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