Elle me l’a demandé un soir. Je ne m’y attendais pas. D’ailleurs on ne peut pas s’y attendre. Évidemment j’y avais déjà pensé parfois. Je l’avais imaginé, rêvé, envisagé, planifié. Mais jamais de manière réelle. Et c’est tombé sur moi, comme ça, rien qu’un caprice. Je le lui devais d’une certaine manière. Parce que c’était moi. Et surtout parce que c’était elle. Mais il ne devait pas le savoir. C’était complètement stupide bien sûr parce ce qu’il y avait toute les chances au monde pour que le secret ne dure qu’un temps. Ça devait rester entre nous. Pour le peu de temps que ça ferait illusion. Mais je ne pouvais pas dire non, tout simplement. C’était la chose la plus bizarre qu’on ait exigé de moi, je crois. Et pourtant j’étais libre de refuser. J’en avais le droit. C’est ce que n’importe qui de censé aurait fait. Pour des raisons éthiques, morales, logiques en fait. Mais pas moi. J’ai accepté. Parce que j’en avais envie aussi, parce que c’était ce qu’elle voulait et que quelque part, c’était une manière de dire merde à l’ordre des choses. Une vengeance en un sens. Elle m’a imposé des conditions et j’ai négocié les miennes. Contrairement à ce que je croyais, ça s’est bien passé. Et je n’ai jamais regretté. Un mélange étrange de souvenir et d’avenir. Je pense souvent à elles. Je sais que j’ai fait le bon choix.
Lui faire un enfant, c’est ce que je pouvais lui offrir de mieux.

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