L’échelle de l’horreur

je suis en train de lire le journal d’un pédophile. C’est assez dérangeant. En lisant j’en suis venu à constater que le plus souvent l’acte pédophile est considéré comme la chose la pire qui puisse exister. Celle qui déchaîne les passions et met tout le monde d’accord. Ce qui m’amène à mon questionnement, est-ce qu’il y a une échelle de valeur dans l’horreur ? Je peux lire l’histoire d’un mec qui massacre des gens par milliers, ça me laisse relativement froid. Mais lire ce journal à quelque chose de malsain qui lui me touche plus facilement. Et j’ai envie de dire que c’est presque trop facile. Doit-on classer les crimes ? Une femme tue son mari c’est mal. L’inverse est pire puisque l’homme à naturellement une position de force. Si une femme tue ses enfants est-ce pire que si un homme tue sa victime et la découpe en morceaux ? Sur quels critères se base-t-on ?
On me faisait récemment la remarque que, dans les films, on peut trucider des wagons de gens, c’est moins grave que de tuer un enfant ou un chien. Moralement c’est interdit. On ne touche pas à l’innocence ou aux êtres sans défense. J’imagine que le crime ultime est de tuer un chiot handicapé.
Qu’est-ce qui fait que ceci est plus immoral que cela ? Pourquoi telle chose est acceptable/pardonnable et telle autre est de l’odre de la monstruosité ?
Enfin bon j’ai pas encore pris mon petit déj’, il est peut-être un peu tôt pour se genre d’interrogation.

7 commentaires

  1. Je me dis que d’un point de vue purement raisonnable (en opposition à « émotionnel »), le degré d’horreur n’est pas évaluable. Le niveau d’effroi qu’on peut ressentir est propre à la capacité d’empathie de chacun, mêlée à son expérience personnelle. Je ne suis même pas sûre qu’on puisse fixer une échelle de « douleur/tort infligé », puisqu’il est complètement impossible d’évaluer le degré d’un traumatisme psychologique.
    La seule graduation qu’on puisse admettre est celle qui est propre à chacun. Mais puisqu’on doit bien vivre tous ensemble, il a bien fallu décréter des seuils, des limites. « Tu ne tueras point », blablabla.
    On en retombe sur une réflexion sur la morale et sa définition. Je me vois en terminale à potasser du Kant à la bibliothèque pour une dissertation de philo à ce sujet. Comment déterminer des règles morales universelles et « bonnes pour tous » ? J’en ai bavé pour écrire cette dissertation, au final je n’en ai pas retenu grand chose.
    Je me dis que le « ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse », en ajoutant « dans la mesure du possible » (et là est toute la nuance difficile à évaluer), me semble être le point de vue que je défendrais. Dans toute notion humaine, je ne parle pas du « gaver les oies parce que le foie gras c’est bon » qui est à mon sens un tout autre débat. Je reste dans l’idée « rapports humains ».
    Petite note finale, je pense que les règles formulées par LaVey seraient un ajout intéressant au débat, par exemple : « When walking in open territory, bother no one. If someone bothers you, ask him to stop. If he does not stop, destroy him. » Sans vouloir tomber dans les argumentaires satanistes dont je ne connais rien. C’est juste pour ajouter de la matière au sujet.
    Tout ça pour dire au final que c’est une sacrée réflexion que tu as dès le matin au réveil.